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Benjamin Pavard s’est exprimé ce mercredi matin dans la matinale de RMC, avant le décollage des joueurs de l’équipe de France pour le Qatar et la Coupe du monde. Quatre ans après le titre des Bleus en Russie, le défenseur a la ferme envie de décrocher une nouvelle étoile.

Benjamin, si on vous dit 30 juin 2018, 57e minute, ça vous rappelle quoi ?

Ma frappe forcément (contre l’Argentine en 8e de finale du Mondial, ndlr), j’ai la photo qui est encadrée chez moi dans une salle. On voit que c’est marqué « 57e, but de Pavard » et on voit avec le trajet du ballon. J’ai la photo chez moi donc ça rappelle de bons souvenirs. 

Et quatre ans après on vous en parle encore? On vous interpelle encore là-dessus, chez les supporters?

Oui forcément parce que c’était un but important, c’est le plus beau but aussi de la Coupe du monde, donc c’est un beau souvenir pour tout le monde. En plus ça a permis aussi à l’équipe de se lâcher davantage après donc c’est un moment qui est important pour moi mais aussi pour l’équipe et pour tous les Français.  

Parce qu’avant ce but, il n’y en avait eu que trois, ensuite il y en a eu neuf autres plus un en équipe de France. Est-ce que ce but-là vous a libéré, vous a donné envie d’aller chercher ce geste de la perfection ?

Non pas du tout. Après moi je ne me suis pas posé de questions. C’est Lucas (Hernandez) qui centre, elle revient vers moi, je la prends super bien, c’était un moment où on n’était pas forcément très bien dans le match. En plus, je vois derrière, il y avait Greg Dupont avec les remplaçants aussi; tu vois leurs bras qui se lèvent donc après inconsciemment, j’ai été voir le banc, j’ai fêté ça avec le banc. Mais après le match n’était pas fini donc tant mieux qu’on ait gagné le match parce que si j’avais fait cette frappe et qu’on n’avait pas gagné, ça n’aurait servi à rien. 

Il y a quatre ans à l’époque vous étiez, on peut le dire, un petit nouveau en équipe de France, en tout cas pas forcément très connu du grand public en 2018. Aujourd’hui en 2022 vous faites partie des rescapés de ce Mondial 2018, vous êtes à peine 10 de l‘aventure 2018 à partir aujourd’hui au Qatar. Est-ce qu’on peut dire qu’aujourd’hui vous êtes un cadre de l’équipe de France?

Je ne vais pas dire un cadre. Je pense qu’il y a des cadres qui sont là depuis plus longtemps que moi comme Olivier (Giroud), comme Hugo (Lloris), Raph (Varane), Grizou (Griezmann)… Enfin il y en a beaucoup qui sont là depuis plus longtemps que moi, après c’est vrai que j’ai plus de sélections, j’ai plus d’expérience aussi au haut niveau avec mon club (le Bayern Munich) où j’ai pu disputer de grandes compétitions, des matchs très importants. Donc c’est sûr que maintenant je ne suis plus le petit jeune. 

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Justement, il y a des petits jeunes qui vont vivre leur première grande compétition au Qatar au sein de l’équipe de France. Aujourd’hui vous êtes dans une position où vous leur donnez des conseils, qu’est-ce que vous leur dites ?

Non pas forcément. Je pense que ce sont des joueurs de très haut niveau parce que sinon ils ne seraient pas sélectionnés. Ils ont l’habitude aussi de jouer de grandes compétitions, que ce soit la Ligue des champions ou la Ligue Europa. Après s’ils veulent me parler, me demander des conseils, moi je suis là pour ça. Après le plus important c’est sur le terrain: être le plus performant possible.

« Un emploi du temps de malade pour les footballeurs »

Vous êtes en pleine saison, il n’y a pas de préparation, il n’y a pas de matchs amicaux, ça va aller très vite, vous décollez tout à l’heure….

C’est mieux de ne pas faire de préparation. 

C’est vrai que vous préférez ça les joueurs, enchainer les matchs. Mais là, cinq jours sur place pour préparer le match de mardi prochain contre l’Australie, est-ce que ça ne parait pas un peu compliqué? Est-ce que le coach a eu des mots particuliers justement? Parce que quand on lui en parle à Didier Deschamps, il dit « il n’y a pas de préparation, sortez le mot de votre bouche ».

Après on est des joueurs de très haut niveau, on joue depuis septembre tous les trois jours, on a vu qu’il y a beaucoup de pépins physiques parce qu’on n’est pas des machines. Pour moi c’est un emploi du temps de malade pour les footballeurs. Après nous on s’adapte, c’est vrai qu’une Coupe du monde au mois de novembre ce n’est pas facile avec la chaleur, la clim, ce n’est pas facile mais il faut s’adapter. Et on sera prêts à tout donner pour gagner ce premier match qui est important.  

Il y a la question du calendrier avec cette Coupe du monde au Qatar mais il y a aussi la question du contexte, on a beaucoup entendu parler des droits humains. Vous venez d’annoncer que plutôt que des tee-shirts ou des brassards, vous allez soutenir des ONG. C’est quelque chose dont vous avez parlé au sein du groupe avant de prendre cette décision?

Je pense que c’est bien. On a pu en parler collectivement. Je pense que tout est écrit dans la lettre. Après on en parle seulement que maintenant mais ça fait 10 ans que ça dure. Vous avez tout vu dans la lettre, maintenant on va se concentre sur le terrain et le football et le fait de gagner les matchs et d’aller le plus loin possible. 

Il fallait le faire avant de partir?

Je pense que c’est important, on a pris vraiment une bonne décision tous ensemble donc maintenant on va se concentrer seulement sur le terrain. 

Cette Coupe du monde est en hiver, c’est seulement la deuxième pour vous, c’est un moment particulier: un calendrier très bizarre, le risque de blessures, plein d’interrogations. Allez-vous faire abstraction de cela?

On est des compétiteurs. Si le coach a pris des joueurs qui étaient blessés avant, c’est qu’ils sont valides, c’est qu’ils peuvent jouer, je pense, le premier match, après il faut lui demander. Je ne suis pas docteur mais en tout cas tout le monde se porte bien, tout le monde est content d’être là, il y a vraiment une superbe ambiance donc maintenant on y va, on va tout faire pour gagner. 

Un premier match contre l’Australie cinq jours à peine après votre arrivée, il y aura aussi le Danemark dans la poule… Ça ressemble beaucoup à 2018 ça, Australie, Danemark… C’est un bon présage ?

C’est sûr, ce sont des matchs où tout le monde nous voit passer tranquillement, mais il ne faut jamais prendre les équipes à la légère. Il y a un premier match contre l’Australie, on a bien vu en 2018, on a galéré, on a eu du mal à gagner. Il faut prendre match après match, il faut se concentrer juste sur nous et jouer notre football. Il y a juste le terrain qui parle et les résultats. 

Le Danemark vous a impressionné ? Parce que ça fait quand même deux fois que vous vous cassez les dents sur cette équipe-là.

Non on sait très bien que c’est une très bonne équipe qui est soudée, qui est forte défensivement, offensivement qui a aussi de très bons attaquants. Après il faut se concentrer juste sur nous, je pense que les difficultés que l’on a eues avant, c’est mieux de les avoir avant que pendant la Coupe du monde. Je pense que l’on a appris de ces difficultés, en tout cas je l’espère et j’espère que ça va aller. On a un match comme je l’ai dit important, il ne faut pas penser au Danemark, il faut penser au premier match contre l’Australie. 

Donc objectif première place, pour éviter l’Argentine en huitièmes ?

On n’évite personne, nous on joue les matchs pour les gagner après on prend ce qu’il y a à prendre. De toute façon pour aller au bout, il faut battre tout le monde donc il y a déjà un match, il faut le gagner et après on pourra penser au deuxième. 

Quelle est l’ambiance dans le groupe et surtout quelle va être la playlist du vestiaire ? Parce que tous les supporters se demandent quelle va être la chanson, la bande son de l’équipe de France jusqu’en finale…

Franchement, je ne sais pas. Après chacun écoute des styles différents, si c’était moi ce serait plutôt les années 80, j’écoute un peu de tout moi. Mais l’ambiance est top, on est tous très content de se revoir. Maintenant on va profiter, j’espère qu’on va passer une bonne aventure tous ensemble. 

Cette troisième étoile pour l’équipe de France, cette deuxième pour vous, vous y pensez ? Alors qu’on sait que pour un tenant du titre c’est toujours compliqué de passer le premier tour…

Ça ne fait pas froid dans le dos mais on sait qu’on est attendu. Forcément on est l’équipe de France, on vient de gagner la Coupe du monde il y a quatre ans donc on va être attendu à chaque match. Maintenant c’est à nous de nous concentrer seulement sur nous.

Justement pour vous concentrer seulement sur vous, quand vous partez comme ça pour un long tournoi, est-ce que vous coupez tout ou est-ce que vous regardez les réseaux sociaux, la presse écrite ? Est-ce que vous allez écouter RMC ?

Seulement RMC !

Excellent reflexe. Est-ce que vous êtes sensibles à ce qui se dit sur vous ? 

Non, franchement on est dans notre petite bulle. Après chacun a le droit d’exprimer ce qu’il veut, que ce soit en bien ou en mal. Nous on se concentre juste sur le terrain et sur l’atmosphère aussi qui sera importante. 

A l’air des réseaux sociaux, c’est possible de le faire, de vraiment couper ? Il n’y a pas votre entourage qui vous dit « j’ai vu ça » ?

Inconsciemment on peut le voir, mais après il ne faut juste pas que ça nous affecte. Je pense que l’on est des joueurs de très haut niveau, on s’est tous déjà fait critiquer dans notre carrière et le plus important c’est de rebondir et d’être performant sur le terrain. 

Vous avez le sentiment que cette Coupe du monde a été bien préparée, que tout va bien se passer, que l’écart de température ne va impressionner personne, que vous ne serez pas en vacances même si vous ne serez pas très loin d’une piscine dans votre hôtel et que vous êtes partis pour faire quelque chose de grand ?

Si on va là-bas, c’est pour gagner, sinon ça ne sert à rien d’y aller, il faut mieux rester à la maison. Donc après on s’adapte, on sait que ce n’est pas évident non plus une Coupe du monde en novembre. Les températures on a l’habitude en été de jouer dans des plus grandes chaleurs qu’on va jouer là, donc on est des compétiteurs, on veut gagner et on va tout faire pour le faire et il n’y aura pas d’excuses. 

S’il y avait un adversaire qui vous fait plus peur que les autres ? On a parlé de l’Argentine, du Brésil… Est-ce qu’il y a un favori ou en tout cas un rival ?

Il y a plusieurs favoris: il y a l’Argentine, il y a la Belgique, il y a l’Espagne. Il y en a plusieurs, il y a nous. 

Vous ne citez pas l’Allemagne ?

Il y a l’Allemagne aussi mais après je ne vais pas tous les dire. Il y a beaucoup de grandes équipes. Après il y a toujours des surprises, à chaque compétition mais nous on se concentre juste sur nous et on ne pense pas au reste. 

Et personnellement l’objectif c’est de mettre une volée en quart, en demie, en finale ? Elle arrivera quand la frappe de Pavard ?

Franchement si je n’en mets pas et qu’on gagne la Coupe du monde, ça me va très bien, après si je peux en mettre, j’en mettrai mais je ne me focalise pas sur ça. Le plus important c’est d’avoir un bloc bien compact défensivement, ce qui est mon rôle, de bien défendre avant d’attaquer et après on ne sait jamais, peut-être en remettre une, en tout cas je ne fais pas de fixette dessus.

Propos recueillis par Jean Resseguié et Charles Magnin



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Pied droit en or, pas de grigri, pas de chichi, un crochet une frappe et nous fermons le jeu, catenaccio :)