C’était la petite surprise du XI de départ de Thomas Tuchel face à l’Atalanta. Arrivé libre et sur la pointe des pieds en juillet 2019, le milieu de terrain basque de 31 ans a d’abord passé plus de temps à l’infirmerie que sur les terrains, avant de monter en puissance pendant le confinement. Avec son expérience, il livre quelques clés de la réussite parisienne, qui est d’abord celle de l’état d’esprit du groupe, depuis la victoire face à Dortmund et la qualification en quart de finale tant attendue, mais pas seulement: “Tout le monde après Dortmund a vu que quelque chose de spécial s’est passé. En avant-saison, quand j’étais à MU, je voyais qu’il y avait des problèmes à Paris entre les joueurs dans les médias, entre les Français et les Brésiliens. Mais j’ai découvert un groupe fantastique, où tout le monde veut être ensemble, veut attendre le même objectif. Je n’étais pas ici les autres années, mais la sensation que j’ai eu c’est que ce groupe a toujours été fantastique, pas simplement après Dortmund.”
Après Dortmund, une autre équipe allemande se présente, le RB leipzig, mais c’est surtout le Bayern, possible adversaire en finale, qui occupe les esprits après la démonstration face au Barça. “Tout le monde a été impressionné après ce résultat. C’est la première fois qu’en quart de finale il y a quelque chose comme ça. Mais on préfère être très attentif à Leipzig avant de penser à ce qui va arriver après. On a Leipzig dans la tête d’abord. On peut faire une très grosse erreur si on pense à la suite. D’abord Leipzig, qui a fait un superbe match contre l’Atletico. On leur doit du respect.”
Herrera: On ne peut pas dire que si on ne gagne pas la Ligue des champions, c’est un échec”
D’autant qu’Herrera a été plutôt impressionné par la performance des joueurs du RBL: “J’ai vu une équipe très offensive, très courageuse. Et comme ils n’ont pas la pression de gagner la Ligue des champions ou de gagner la finale, ça peut être très dangereux pour nous. Quand tu joues dans une équipe qui n’a pas cet objectif, tu joues plus libre, sans pression. Ils peuvent se créer beaucoup d’occasions. C’est peut-être bon pour nous car nous avons beaucoup de vitesse devant, mais on doit défendre très bien car ils ont des occasions.” La préparation tactique des Parisiens pour la demi-finale de mardi commence d’ailleurs ce samedi pour les Parisiens, après deux jours dédiés à la récupération.
Il reste maintenant deux matchs au PSG pour atteindre son objectif ultime, mais Herrera refuse de se mettre la pression en estimant que ce serait la seule façon de sauver une saison déjà prolifique en trophée: “On ne peut pas dire que si on ne gagne pas la Ligue des champions, c’est un échec. Si on regarde les équipes qui sont en demi, il y a peut-être trois clubs qui avaient cette victoire comme objectif, Manchester City (s’ils gagnent), le Bayern et nous. Au début de saison, Leipzig et Lyon ne s’attendaient peut-être pas à être ici. J’ai joué pour Bilbao, quand tu joues contre une grande équipe tu n’as pas la pression de gagner le match. Ca peut être bon pour toi.”
Et même s’il sourit pour l’instant aux Parisiens, Herrera n’est pas forcément fan du format “Final 8” de cette fin de compétition qui offre pourtant des matchs extrêmement enlevés: “La chose la plus importante pour moi, c’est les supporters. Ce format, c’est bien pour regarder à la télé. Mais les supporters n’ont pas la possibilité de voyager… pour le respect des supporters et de l’histoire du football, je pense qu’on doit continuer à jouer dans notre stade. Ce format est bon pour l’émotion, tout le monde est dans la même ville, mais je pense que ce qui est le plus important, c’est l’histoire. On a besoin de nos fans dans notre stade, comme les autres équipes.”