Quelle issue pour le président du PSG et l’ancien numéro 2 de la FIFA? Le verdict sera rendu par la justice suisse le 30 octobre prochain, qui a clos le procès de Vacke et Al-Khelaïfi à Bellinzone ce jeudi et mis la décision en délibéré après dix jours d’audience.
Au cours de ce procès, le parquet avait requis trois ans d’emprisonnement contre Jérôme Valcke et 28 mois contre Nasser Al-Khelaïfi, assortis d’un sursis partiel, mettant en cause un pacte conclu par les deux dirigeants dans le dos de la FIFA, jugé comme de la “gestion déloyale”.
Une villa au coeur de l’affaire
Jérôme Vacke est accusé d’avoir monnayé son soutien à beIN en échange de “l’usage exclusif” d’une luxueuse villa sur la Côte d’Emeraude sarde, achetée pour lui 5 millions d’euros fin 2013 par une société brièvement détenue par Nasser Al-Khelaïfi. Le Français a reconnu avoir sollicité l’aide du dirigeant qatari pour financer la “Villa Bianca”, quelques mois avant la signature en avril 2014 d’un contrat entre beIN et la FIFA sur les droits en Afrique du Nord et au Moyen-Orient des Coupes du monde 2026 et 2030.
Du côté des prévenus, qui plaident chacun la relaxe, les deux épisodes n’ont selon eux “rien à voir”: ils ont tour à tour évoqué un arrangement “privé”, assurant que verser des pots-de-vin n’aurait eu aucun sens tant beIN, seul en lice, a payé un montant très élevé dont la FIFA ne s’est jamais plainte.
La “corruption privée” abandonnée par le parquet
Pour la défense de Nasser Al-Khelaïfi, on conteste “l’instigation à la gestion déloyale”, seule charge restante depuis que le parquet a dû abandonner celle de “corruption privée”, en raison d’un accord fin janvier entre le patron de beIN et la FIFA.
Les avocats du qatari, Marc Bonnant, Grégoire Mangeat et Fanny Margairaz, dénoncent depuis le départ une qualification “artificielle” conçue par l’accusation pour “tenter de sauver son dossier”. Ils ont souligné jeudi matin que leur client n’avait jamais “incité ou encouragé” Valcke à quoi que ce soit.
Que l’occupation de la Villa Bianca soit “due ou indue”, l’ancien journaliste de Canal+ “n’avait aucune intention” d’en faire part à la FIFA. “Sa résolution était déjà prise” et “totalement étrangère” au dirigeant qatari, a ajouté Marc Bonnant auprès de l’AFP.