«Tottenham n’a pas encore vu le meilleur Tanguy », nous avait confié Tanguy Ndombele le 27 novembre 2019. Ce jour-là, l’international tricolore, qui préfère s’exprimer ballon au pied plutôt que dans les médias, s’était longuement livré. Transféré chez les Spurs pour 60 millions d’euros, soit un record, le milieu de terrain, qui avait quitté l’OL quelques semaines plus tôt, découvrait la Premier League. Un championnat qu’il avait rejoint pour évoluer sous les ordres de Mauricio Pochettino, qui avait oeuvré pour le faire signer convaincu par son talent. Mais il n’a pas pu collaborer longtemps avec le technicien argentin, remplacé finalement par José Mourinho.
Mourinho ne l’a pas ménagé
Un entraîneur au CV impressionnant qui n’hésite pas à livrer le fond de sa pensée et à piquer les joueurs. Karim Benzema en avait fait l’expérience au Real Madrid. Une méthode qu’il a tenté de reproduire à Tottenham avec Tanguy Ndombele, dont il a toujours été convaincu du talent et dont il attend beaucoup depuis sa prise de fonction. Il a donc multiplié les piques à son égard. Le 7 mars, après un match nul face à Burnley, il avait confié : «J’espérais que les joueurs qui ne sont pas fatigués donnent plus à l’équipe. Quelqu’un doit réaliser qu’on est en Premier League. J’espère qu’il va utiliser chaque minute sur le terrain et chaque minute en ayant conscience de ce qu’est la Premier League, pour s’améliorer».
Il avait ajouté : «beaucoup de joueurs fantastiques, lors de leur première saison dans un autre pays et pour des raisons diverses, ont du mal. Il y a eu beaucoup d’exemples de ce genre. Tanguy Ndombele est un joueur de grand talent. Il doit savoir qu’il doit faire mieux et savoir que je ne peux pas continuer à lui donner du temps de jeu parce que l’équipe passe avant tout». Le point de non-retour avait été atteint semble-t-il puisque plusieurs médias indiquaient que le Français ne voulait plus jouer sous les ordres du Special One et souhaitait quitter Londres un an seulement après son arrivée. Si le Barça et le PSG étaient à l’affût, Ndombele est finalement resté.
Le Français évoque sa relation avec le Special One
Auteur de 9 matches toutes compétitions confondues cette saison (1 but), le natif Longjumeau a été invité à évoquer ses relations avec son entraîneur lors d’un entretien accordé à Skysports. «Ses mots ne m’ont pas blessé (ce qu’il a dit après le match à Burnley). Ils ne m’ont pas nécessairement motivé non plus. C’était juste quelque chose que j’ai assimilé et pris en note. Bien sûr, ce n’est pas quelque chose que vous aimez entendre, ce genre de mots, mais c’était la saison dernière et nous nous tournons vers l’avenir». Lucide, il a ajouté sur son cas personnel : «je ne pense pas que nous ayons encore vu le meilleur de Tanguy Ndombele. Je suis sur la bonne voie mais il y a encore plus à venir».
L’ancien joueur de l’OL est prêt à mettre tout le monde d’accord cette année. «Je me sens mieux. Cela vient du fait d’enchaîner les matches. C’est bien pour un joueur d’avoir un bon rythme comme ça et de se mettre en forme. L’année dernière, je n’en avais pas tellement. Cette année, c’est mieux pour l’équipe et c’est mieux pour moi (…) Entre la France et l’Angleterre, il y a une vraie différence au niveau de l’intensité des matches. La saison dernière, ma tête n’était tout simplement pas au bon endroit. Cette saison ça va beaucoup mieux». Avec un Ndombele à bloc, Tottenham peut viser haut. «Notre objectif a toujours été de faire partie du top quatre. Plus que ça ? Pourquoi pas? Mais personne ne remporte le championnat en six matches. Même si nous étions en tête du championnat à ce stade, il y aurait encore 32 matches à jouer». Et difficile d’imaginer José Mourinho se passer de nouveau de son talent pour jouer à fond sur tous les tableaux.