Entraîneur à poigne maîtrisant tous les ressorts tactiques, l’Espagnol Luis Enrique a dirigé de grosses équipes et connaît le chemin vers les sommets que veut atteindre le PSG.
Après avoir échoué à convaincre l’Allemand Julian Nagelsmann, le Paris Saint-Germain s’est finalement tourné vers l’Espagnol Luis Enrique, avec lequel les négociations ont bien avancé pour prendre la suite de Christophe Galtier. Ancien joueur du Real Madrid, puis du grand rival barcelonais – un choix qui dénotait déjà une certaine force de caractère à l’époque -, Luis Enrique est un ami de longue date de Pep Guardiola. Les deux hommes ont été coéquipiers sous le maillot du Barça de 1996 à 2001 et ont partagé le même vestiaire qui les a vus durant toutes ces années parler de football pendant des heures, des conversations qui ont participé à forger la pensée footballistique de Luis Enrique.
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Le coach espagnol de 53 ans (62 sélections avec la Roja en tant que joueur) a marché sur les traces de son ancien partenaire en commençant sa carrière d’entraîneur sur le banc de la réserve du Barça. Il y a obtenu de très bons résultats, hissant l’équipe B jusqu’en deuxième division en 2010. Il a ensuite poursuivi son apprentissage du métier en Italie, sur le banc de l’AS Roma, une expérience mitigée qui lui a néanmoins permis de mettre à l’épreuve certains traits de sa personnalité. Homme de caractère et de principes, Luis Enrique ne transige pas avec la discipline et la cohésion du vestiaire: avec lui, pas de passe-droit, même pour les stars. Pas réputé pour être un diplomate, l’entraîneur espagnol est capable de choix radicaux pour préserver la cohérence de son équipe.
L’Asturien s’était ainsi brouillé avec le capitaine emblématique de la Roma Francesco Totti lors de son passage dans la capitale italienne, n’hésitant pas à envoyer l’idole romaine sur le banc, jugeant que c’était nécessaire pour le bien de l’équipe. Au Barça (2014-2017), qu’il a retrouvé après une saison plutôt réussie avec le Celta (2013-2014), Luis Enrique n’a pas hésité non plus à placer Lionel Messi et Neymar sur le banc. Un choix risqué mais assumé qui a eu des conséquences au sein d’un vestiaire constellé de stars. Présenté par la presse catalane comme un entraîneur « interventionniste, perfectionniste, avec une pointe d’obsession qui peut se heurter à certains caractères difficiles », Luis Enrique a fini par recoller les morceaux avec La Pulga alors qu’on le disait brouillé avec le septuple Ballon d’or.
En trois ans avec le Barça, Luis Enrique s’est bâti un solide palmarès. Il est même, selon les mots du défenseur Gérard Piqué, l’entraîneur qui a conduit le Barça vers « un nouvel âge d’or », achevant son histoire sur le banc du club avec un total de neuf titres remportés sur treize possibles. Un bilan qui fait de lui le troisième technicien le plus titré de l’histoire du club derrière les icônes Johan Cruyff et Pep Guardiola. Ces trois saisons en tant qu’entraîneur du Barça ont été marquées par des succès significatifs et un coup d’éclat, avec ce triplé coupe-championnat-Ligue des champions dès sa première saison, qui lui a valu le titre de meilleur entraîneur de l’année en 2015, suivie d’un doublé national lors de la deuxième.
Passionné et méticuleux dans son approche du football, l’homme de la remontada face au PSG, dont la période restera identifiée à la redoutable MSN (Messi-Suarez-Neymar), a rompu avec l’ère Guardiola, amorçant un premier changement radical sur le plan du jeu: « Le Barça était devenu trop prévisible, il l’a rendu beaucoup plus direct », souligne Fred Hermel, spécialiste du football espagnol pour RMC. Luis Enrique avait finalement annoncé son départ en 2017, alors que le jeu du Barça semblait se déliter, éreinté par trois années intenses dans la grande lessiveuse barcelonaise.
Un entraîneur très doué
Le natif de Gijon s’est ensuite vu confier les rênes de la sélection espagnole en juillet 2018, au lendemain d’une Coupe du monde décevante en Russie. Après une retraite de plusieurs mois pour motifs familiaux, au profit de son adjoint Robert Moreno, Luis Enrique est revenu sur le banc de la Roja, atteignant la demi-finale de l’Euro 2021 et la finale de la Ligue des nations la même année. L’ancien du Barça a opéré un large renouvellement générationnel avec la Roja durant ses quatre années de mandat, n’hésitant pas à lancer le jeune Gavi qui ne comptait alors que 6 apparitions avec le Barça, dont seulement deux en tant que titulaire, toutes compétitions confondues. « L’âge n’est pas important. Ce qui compte, c’est ton attitude sur le terrain et comment tu t’adaptes aux idées de ton entraîneur », s’était-il justifié en conférence de presse.
Flexible sur le plan tactique, plus qu’il ne l’est dans ses relations avec ses joueurs et le cadre exigeant qu’il leur impose, Luis Enrique n’est pas un dogmatique, même si son inclinaison naturelle penche plutôt vers un football offensif. Il a en revanche poussé le fameux tiki-taka – ce jeu de longues possessions et de passes courtes – à son paroxysme lors de la dernière Coupe du monde. « Luis Enrique avait un modèle de jeu très marqué, quand le plan A ne fonctionnait pas, il n’y avait pas de plan B ou d’autres joueurs pour essayer de renverser la situation », avait critiqué Iago Aspas au sortir du Mondial qatari que l’Espagne a quitté dès les huitièmes de finale, éliminée par le Maroc à l’issue de la séance des tirs au but. « L’Espagne succombe, avec beaucoup de possession pour rien », titrait El Pais, le lendemain.
La contre-performance avait coûté son poste à Luis Enrique qui s’apprête désormais à rebondir au PSG, où il découvrira un nouvel environnement à forte pression, mais cela, il y est habitué. Reste à voir comment la nouvelle sera accueillie par le vestiaire du Paris Saint-Germain à forte connotation hispanique, qui pourrait encore évoluer d’ici l’officialisation de sa nomination, si elle doit avoir lieu. Si tel est le cas, les joueurs devront certainement se préparer à un été copieux en termes de préparation physique, un domaine cher à Luis Enrique, qui en a fait une obsession, même si tous les aspects de la performance sont pour lui essentiels.
En club, il a, par exemple, toujours eu à ses côtés un professionnel de la préparation mentale qui l’a aidé à contrôler les émotions de son vestiaire. Il a aussi introduit au fil de ses nombreuses expériences de nouvelles pratiques d’entraînement. Il a aussi été l’un des premiers à mettre l’accent sur l’importance de la nutrition et l’hygiène dans la performance. « C’est quelqu’un de très doué, de très intelligent, c’est un entraîneur à poigne et quelqu’un qui maîtrise tous les ressorts tactiques. Il sait faire évoluer le système s’il y a besoin. C’est un excellent entraîneur et personne en Espagne ne doute qu’il soit un grand entraîneur, expose Fred Hermel. C’est quelqu’un qui a une forte personnalité, il ne va pas laisser indifférent. »
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