Régulation de l’arrosage, gazon hétérogène, champignons… La sécheresse historique en France a des conséquences considérables sur l’entretien et l’état des pelouses des stades de Ligue 1.

L’outil de travail des footballeurs est menacé. Face à un nouvel épisode caniculaire et un déficit de précipitations d’environ 84% par rapport aux normales sur le mois de juillet, la totalité des départements de France métropolitaine se trouve en vigilance sécheresse (22 départements en alerte renforcée, 68 en crise). Ce qui tombe au plus mal pour les clubs de Ligue 1, qui doivent choyer leur pelouse en ce début de saison.

Les premiers effets de la sécheresse sont déjà visibles dans certains stades. À Montpellier, la pelouse de La Mosson présente de larges tâches brunes. La faute à un champignon qui prolifère souvent dans de telles conditions météorologiques, le pyricularia. Celui-ci sévit aussi dans le stade de l’Aube à Troyes, où la température au coeur du terrain « peut monter jusqu’à 50 degrés », selon David Garnerin, chargé des sports à l’agglomération Troyes Champagne Métropole (TCM). À Lorient, les fortes chaleurs aggravent les dégradations causées par le festival interceltique. À tel point que le maintien du match prévu ce dimanche (13h) contre l’Olympique Lyonnais pose question.

Les restrictions d’eau, de plus en plus fortes en fonction du niveau d’alerte, ne concernent pas ces pelouses. Si l’arrosage des espaces verts ou le remplissage des piscines privées est interdit dans ces cas de sécheresse, le football, comme les autres sports d’extérieur, bénéficie d’une dérogation. Avec, le plus souvent, une limitation stricte des horaires d’arrosage, interdit au coeur de la journée. « Ça peut choquer », admet Didier Esor, président de la Ligue de football des Pays de la Loire, au micro de RMC. « Mais il s’agit tout simplement de préserver une activité extrêmement importante. Par rapport aux clubs, il y a tout un processus économique qui fonctionne ».

Des systèmes de rétention et récupération d’eau

La dérogation ne protège toutefois pas des carences. Ce qui peut avoir des conséquences sur la qualité et la vitesse du jeu. « Un gazon qui manque d’eau va moins se développer, va jaunir, brunir, absorbera moins les changements de direction et sera beaucoup plus hétérogène », selon Sébastien Cottat, du groupe Sparfel qui équipe et entretient plusieurs terrains de clubs professionnels. Le spécialiste note que les difficultés touchent particulièrement les jeunes pelouses, qui ont besoin de beaucoup d’eau. « Pour le moment, on tient. A Brest ou à Caen, il n’y a pas trop de souci à n’arroser que la nuit. On souffre beaucoup plus sur la Corse », précise-t-il.

En attendant la fin de la sécheresse, le « championnat des pelouses », qui récompense le meilleur terrain de Ligue 1, a été suspendu par la Ligue de football professionnel. Celle-ci appelle à un « arrosage le plus raisonné possible ».

La situation aurait pu être bien plus problématique sans le développement des pelouses hybrides, largement répandues dans le football professionnel. Celles-ci présentent un fort pouvoir de rétention d’eau. « L’arrosage aussi est aujourd’hui très bien conçu et permet de récupérer les eaux [non utilisées]. C’est le cas à Nantes », souligne Didier Esor.

Au stade de l’Aube, la consommation annuelle d’eau se chiffrait à 3.000 m3 en 2018. Celle d’un golf de neuf trous est estimée à 25.000 m3 par la Fédération française de golf.



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Pied droit en or, pas de grigri, pas de chichi, un crochet une frappe et nous fermons le jeu, catenaccio :)