C’est tout le football français qui tremble depuis deux jours et les annonces de Mediapro. Le groupe sino-espagnol a fait savoir qu’il souhaitait renégocier à la baisse son contrat avec la Ligue de football professionnel (LFP) concernant les droits TV de la Ligue 1 et la Ligue 2, en invoquant notamment les difficultés économiques liées à l’épidémie de coronavirus. Mediapro a réclamé un délai pour régler son échéance du 6 octobre.
Une demande rejetée par la Ligue, consciente que cette manne financière est vitale pour les clubs, déjà fragilisés il y a quelques semaines par l’arrêt des championnats et aujourd’hui par l’assèchement des recettes de billetterie.
“Les clubs auraient dû anticiper”
Pour Jérôme Rothen, membre de la Dream Team RMC Sport, certaines équipes auraient toutefois dû anticiper les problèmes de Mediapro et peut-être limiter leurs dépenses cet été sur le marché des transferts.
“Je peux me mettre à la place des clubs. Certains mettaient pourtant en garde au vu de ce qui s’était passé en Italie (en 2018, Mediapro avait vu son appel d’offres annulé par la Serie A en raison de garanties financières insuffisantes). Quand il y a ces échos, il faut faire attention. C’est facile de se rabattre aujourd’hui derrière le Covid-19. Les clubs auraient dû anticiper ça”, a-t-il expliqué ce vendredi dans son émission Rothen Régale.
Et d’ajouter : “Je ne suis pas inquiet pour les gros clubs. Ça peut représenter une perte impressionnante pour eux, mais ils auront les reins solides pour rester à flot. Mais les petits clubs, eux, ont quels moyens aujourd’hui ? Il n’y a plus de recettes.” Dans un entretien à L’Equipe, Vincent Labrune, nouveau président de la LFP, a lui aussi exprimé son inquiétude, tout en essayant de rassurer les clubs : “Nous travaillons d’arrache-pied, avec les équipes de la LFP, pour être en situation de payer les montants budgétés par nos clubs à la date prévue. Ils peuvent compter sur nous.”