Des changements de joueurs oui, mais pas de système. Comme lors de sa large victoire mercredi contre l’Ukraine (7-1) en amical, l’équipe de France devrait se présenter dans un 4-4-2 losange face au Portugal, dimanche (20h45), pour la troisième journée de la Ligue des nations.
N’Golo Kanté est attendu en sentinelle, avec Paul Pogba et Adrien Rabiot à ses côtés en relayeurs. La pointe haute de ce losange serait alors occupée par Antoine Griezmann, en soutien d’un duo d’attaquants composé d’Olivier Giroud et Kylian Mbappé. Ce système permet à Deschamps de densifier son entrejeu, tout en l’obligeant à faire des choix forts. Car les solutions ne manquent pas.
Un vivier impressionnant au milieu
Au milieu, Corentin Tolisso, Steven Nzonzi, Eduardo Camavinga et Houssem Aouar prétendent également à une place de titulaire. Tous ont des qualités différentes leur permettant de se régaler dans ce schéma, qui oblige notamment les milieux excentrés à enchaîner les efforts pour assurer la transition entre défense et attaque.
Ce rôle a parfaitement été endossé par Camavinga face aux Ukrainiens. Qu’il s’agisse de gratter des ballons, orienter le jeu ou se porter vers l’avant, le Rennais de 17 ans sait à peu près tout faire et l’a prouvé au Stade de France.
“Il y a énormément de concurrence au milieu de terrain. J’aurai des choix à faire, forcément. Par rapport à ce qu’il fait il se positionne. Il y a encore de la route, mais il est capable de faire de très belles choses”, avait indiqué Deschamps mercredi soir après le 7-1.
Il ne faut pas non plus oublier les éléments non retenus pour ce rassemblement mais qui ont un vécu en sélection, et qui pourraient faire leur retour à l’avenir en fonction de leurs performances en club. Comme Tanguy Ndombélé, Moussa Sissoko, voire Blaise Matuidi. Il faudrait aussi évoquer Mattéo Guendouzi, Maxence Caqueret ou encore Jordan Veretout. C’est simple, le vivier dans ce secteur est impressionnant.
“Ça fait du monde, on a des options différentes. Les places sont aujourd’hui très chères. Certains ne sont pas là et pourraient y être. Il y a beaucoup de qualité au milieu, je ne vais pas m’en plaindre”, a reconnu Didier Deschamps ce samedi en conférence de presse. Face à l’Ukraine, c’est Nzonzi qui avait pris place devant la défense, Tolisso et Camavinga évoluant un cran plus haut. Aouar était positionné comme meneur de jeu.
Plusieurs profils et donc plusieurs schémas possibles
S’ils ont tous les quatre donné satisfaction, il faudrait les retester contre une opposition un poil plus solide pour tirer davantage de conclusions. Mais cette concurrence nouvelle au milieu peut aussi permettre à Deschamps de varier les systèmes.
Si le 4-4-2 losange semble aujourd’hui avoir ses faveurs, le 3-5-2 avait été essayé en septembre contre la Suède (1-0) et la Croatie (4-2). Sans forcément convaincre, même si l’entrée de Camavinga face aux vice-champions du monde avait permis aux Bleus de gagner en créativité, alors que la paire Kanté-Nzonzi, alignée au coup d’envoi, était restée trop prudente. Voir Deschamps repasser dans les prochains mois à un 4-2-3-1, celui avec lequel il a été champion du monde, est également possible.
Dans les dispositifs à deux récupérateurs, Kanté et Pogba partent a priori avec une longueur d’avance sur leurs concurrents. A condition d’être au top de leur forme, ce qui n’a pas vraiment été le cas pour eux ces derniers mois, la faute à des pépins physiques réguliers. Au vu de ces différences d’états de forme et du réservoir à sa disposition, Deschamps n’a pas fini de cogiter pour trouver la meilleure combinaison possible au milieu, en vue de l’Euro 2021.