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Samir Nasri a profité de l’émission « The Big 5 » diffusée sur Canal + pour revenir sur son passage à Manchester City au début des années 2010. En racontant dans le détail ses rapports conflictuels avec Roberto Mancini.

Un témoignage brut. Sans filtre ni langue de bois. Samir Nasri est revenu dans le détail sur son passage à Manchester City lors de l’émission « The Big Five » diffusée sur Canal +. L’ancien milieu de terrain a côtoyé Roberto Mancini durant près de deux saisons chez les Skyblues (2011-2013). Et la relation a été particulièrement tendue entre l’international français et le coach italien. Au point de virer carrément au clash.

« A quatre journées de la fin du championnat, on joue chez les Wolves, raconte Nasri. Je suis de son côté et il ne fait que parler tout le match. En première mi-temps, je me tourne et je lui dis: ‘Arrête de parler. Je ne suis pas une PlayStation. Si tu n’es pas content, tu me sors et tu fais rentrer quelqu’un d’autre. Mais arrête de me parler!’ La balle vient, il te dit: ‘Contrôle, non dribble, non fais ça’. Hé c’est bon… Donc je lui dis: « Arrête de me parler’. »

« S’il me parle mal, je lui jette un crampon »

« On rentre au vestiaire à la mi-temps. Je m’étais préparé, j’avais enlevé mes crampons. Il y avait Yaya Touré à côté de moi. Je lui ai dis: ‘Yaya, s’il me parle mal, je lui jette un crampon!’ Parce qu’il avait l’habitude de manquer de respect et de parler mal aux joueurs. Yaya me dit: ‘Mais non, il ne va rien te dire’. Moi je dis: ‘Je vais sortir, c’est sûr. Vu comment je lui ai parlé, c’est sûr que je sors’. Mais le coach ne me dit rien, je reviens en deuxième mi-temps et je marque. On gagne 2-0 et quand je marque je fais quand même un petit signe (il met son doigt sur la bouche, ndlr)’. »

Après la rencontre, Mancini vient glisser un mot à Nasri. « Quand on arrive au centre d’entraînement, je descends les escaliers, il est derrière moi et il me met un coup de pied au cul doucement, explique le natif de Marseille, qui a raccroché les crampons l’été dernier. Et il me dit: ‘Demain, on discutera’. Je réponds: ‘Ouais, pas de problème’. Je viens le lendemain à l’entraînement. On fait une réunion d’au moins 45 minutes dans son bureau. Il m’explique que si j’ai envie d’être un grand joueur, je dois l’écouter et que si je veux juste être un bon joueur, je continue à faire ce que je fais. Parce que lui connait très bien le football, apparemment mieux que tout le monde. Je ne dis rien, je le laisse parler. »

« Je l’insulte de tous les noms »

La semaine suivante, City prépare un derby décisif contre United. Et la situation dérape lors d’une mise en place tactique. « Mancini me dit de défendre d’une certaine manière et David Platt, son adjoint, me dit de faire autrement, se souvient Nasri, aujourd’hui âgé de 34 ans. J’écoute David Platt et Mancini commence à me parler. Il m’insulte en italien mais moi je comprends ses insultes. Donc je l’insulte aussi. Il me dit: ‘Sors de l’entraînement’. J’enlève mon chasuble, je le jette et je sors. Je vais dans le vestiaire mais je ne rentre pas chez moi. J’attends parce qu’il faut que je lui parle, c’est trop là. »

Furieux, le milieu de terrain patiente un bon moment, avant de partir à la recherche de son entraîneur dans les couloirs du centre d’entraînement. Bien décidé à s’expliquer: « Je vais dans son bureau mais il n’est pas là. Monsieur était en train de faire des abdos à la salle de muscu. J’avais la haine. Je vais le voir et je lui dis: ‘Viens on va discuter’. Il me dit: ‘Non, on ne va pas parler. Je suis énervé, tu es énervé, il n’y a rien de bon qui va sortir de cette discussion’. Il n’avait pas tort. Je lui dis: ‘Non, non, tu te lèves et tu viens’. Donc il se lève et il essaye de me prendre par le bras. Je lui enlève son bras et je lui dis: ‘Je ne suis pas Mario (Balotelli) moi’, parce qu’entre eux, c’était normal. On rentre dans le vestiaire, il commence à crier, moi aussi. Je l’insulte de tous les noms. Ces enfants jouaient en réserve et venaient dès fois s’entraîner avec nous. Je lui dis: ‘Tes enfants, je vais les attraper dans le parking’. Je rentre chez moi. Patrick (Vieira) avait un rôle d’ambassadeur au club. Il vient jusqu’à chez moi me voir. Il me dit: ‘Je t’ai dit, ne lui parle pas, il est fou’. »

« Il me donne la moitié de ce que j’ai payé et il monte dans l’avion »

Malgré cet accrochage viril, Nasri conserve du temps de jeu grâce à l’intervention de Khaldoon Al Mubarak, le président du club: « Quand je reviens, il y a une mise en place et je suis sur le banc contre United. J’ai une haine… Le président vient d’Abu Dhabi. Il me dit: ‘Alors ça va?’ Et il dit devant Mancini: ‘S’il est en forme, on gagne ce week-end’. Yes (il lève les bras au ciel, ndlr). Sauvé! J’ai réintégré l’équipe. »

« Après United, on joue à Newcastle, poursuit-il. On gagne mais je me bloque le coup. On ne se parlait vraiment pas avec le coach donc j’appelle son adjoint et je lui dis: ‘Je vais à Paris voir mon osthéo’. Il me dit: ‘Va voir le coach, c’est bon, faites la paix’. Je lui dis: ‘Non’. Je dois prendre un avion. L’intendant de Mancini m’appelle et me dit: ‘A quelle heure il est ton avion?’ Je lui dis: ‘Demain matin’. Il me dit: ‘Ok, est-ce que le coach peut monter dans l’avion avec toi?’ Je lui dis: ‘Non, il ne monte pas avec moi’. Il me dit: ‘Allez, vas-y. Il veut prendre l’avion, après il va à Milan’. Je dis: ‘Il me donne la moitié de ce que j’ai payé et il monte dans l’avion’. Le lendemain, il est venu. Il m’a donné mes sous. On était assis face à face. Et pendant quarante minutes, il y a eu un blanc, on ne s’est pas dit un mot. Finalement un kiné à fait une blague pour lancer la discussion. Et on a fait la paix. »

« Il m’a dit qu’il préférait les gens honnêtes »

Au point de finir par s’apprécier avec le temps: « On a fait une saison après ensemble. Quand il est retourné à l’Inter, il m’a appelé. Quand il est allé au Zénith, il a encore essayé de m’appeler. Oui parce qu’à la fin de la saison avec City, beaucoup de joueurs sont allés voir la direction pour se plaindre de lui. Et moi je lui ai dit les choses en face. Quand la direction est venue, j’ai dit que je n’avais aucun problème avec lui. Il a aimé et il m’a dit qu’il préférait les gens honnêtes à ceux qui sont fourbes. Et depuis ce jour-là, on s’est toujours bien entendus. Nickel. »



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Pied droit en or, pas de grigri, pas de chichi, un crochet une frappe et nous fermons le jeu, catenaccio :)