Le football français n’exclut pas de se retourner contre l’État. Des clubs de Ligue 1 envisagent de saisir la justice pour demander une indemnisation par rapport aux pertes financières engendrées par l’arrêt définitif de la saison 2019-2020. Il s’agirait alors de tenir le gouvernement pour responsable de cette non-reprise, compte tenu du discours du Premier ministre Édouard Philippe prononcé le 28 avril à l’Assemblée nationale. Invité mercredi soir de RMC, Jean-Michel Aulas a confirmé cette “volonté des clubs” d’obtenir réparation.
“À partir du moment où c’est l’État qui a intimé l’ordre d’arrêter le championnat, la responsabilité de l’État est engagée et il faut aller réclamer à les 800 millions d’euros de déficit probable pour l’exercice en cours”, a estimé le président de l’Olympique Lyonnais. Une réflexion qui l’amène à penser que c’est ce qui pourrait pousser la ministre Roxana Maracineanu à rejeter la responsabilité sur la Ligue de football professionnel.
Aulas attend un geste de l’État pour le football
Jean-Michel Aulas a également profité de son intervention sur RMC pour charger le gouvernement sur son projet de loi visant à renforcer la légitimité des modifications de règlement effectuées par les fédérations et les ligues durant le confinement: “Cette loi vient dire le droit a posteriori”, fustige le dirigeant lyonnais, constatant que ce texte “général” viendrait couvrir des décisions qui ont été “fondamentalement différentes” en fonction des disciplines. Il en veut pour preuve que le basket français a notamment décrété une saison blanche.
Enfin, le président de l’OL espère que l’État va octroyer une “exonération totale des charges sociales” pour les clubs. Il considère que le football français doit être considéré par le gouvernement comme un secteur meurtri par la crise sanitaire, au même titre que “les agences de voyages et les sociétés événementielles”.