Après le refus de Lille de laisser partir Paulo Fonseca, Marcelino est désormais en pole position pour devenir le nouveau coach de l’OM. En cas d’accord, le technicien de 57 ans connaîtrait sa première expérience hors d’Espagne, où il a bâti tous ses succès et est devenu l’un des coachs les plus respectés du pays. Portrait du potentiel futur entraîneur marseillais.
Il est potentiellement le nouveau visage de l’OM version 2023-2024. Alors que les négociations avec Marcelo Gallardo et Paulo Fonseca n’ont pas abouti, le club phocéen avance actuellement sur le profil de Marcelino pour prendre la succession d’Igor Tudor. Rien n’est pour l’instant acté, mais le technicien espagnol, libre depuis la fin de son aventure à Bilbao en juin 2022, tient la corde.
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En cas d’arrivée sur la Canebière, Marcelino Garcia Toral, de son nom complet, connaîtrait sa toute première expérience hors des frontières espagnoles. À 57 ans, dont 25 passés sur le banc d’un club professionnel, il n’a jamais évolué loin de ses terres natales. Ancien milieu de terrain d’un niveau tout à fait honnête dans les années 80-90 (Gijon, Santander, Levante, Elche), celui qui a été sélectionné à sept reprises avec l’équipe d’Espagne espoirs (1985-1987) a débuté sa carrière d’entraîneur en 1997, trois ans après avoir raccroché les crampons, en prenant la tête du Club Deportivo Lealtad (D3 espagnole).
Ses premiers faits d’armes remontent au milieu des années 2000. Entre 2006 et 2009, il parvient à faire monter Huelva puis Saragosse de la D2 à la D1 espagnole. Son très bon passage sur le banc de Santander en 2007-2008, où il réussit à qualifier le club en Coupe UEFA pour la toute première fois de son histoire, contribue également à faire grimper sa cote de l’autre côté des Pyrénées.
Les bons résultats acquis avec ces « petits » clubs lui ouvrent la porte de formations plus huppées. En 2011, il s’engage avec le FC Séville, vainqueur de la Coupe UEFA quatre ans plus tôt et troisième de Liga en 2009. Mais l’expérience sur le banc du club andalou tourne court et il est licencié en février 2012, un peu plus de six mois après son arrivée, pour mauvais résultats. Il se relance environ un an plus tard, en janvier 2013, en prenant les rênes de Villarreal en plein milieu de la saison.
À l’époque, le sous-marin jaune a coulé en deuxième division et Marcelino débarque avec l’objectif de le faire remonter en Liga. La mission est accomplie cinq mois plus tard, avec un retour de Villarreal dans l’élite moins d’une demi-saison après l’arrivée de Marcelino. C’est alors la troisième fois en sept ans que le coach espagnol parvient à faire remonter une équipe en Liga. Sous sa houlette, Villarreal retrouve de sa superbe, avec une 6e place de Liga en 2015 puis une 4e place en 2016. A l’été 2016, à quelques jours de défier l’AS Monaco en tour préliminaire de la Ligue des champions, il est limogé par Villarreal. A l’époque, la presse espagnole explique cette éviction par des divergences entre le technicien et sa direction. Marcelino se serait fixé des objectifs très ambitieux en Ligue des champions et n’aurait pas approuvé les recrues. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle vécue par l’état-major marseillais à l’été 2022 lors du départ de Jorge Sampaoli, qui a claqué la porte pour des raisons similaires.
Il connaît Longoria depuis très longtemps
Marcelino rebondit un an plus tard à Valence, où il s’engage avant le début de la saison 2017-2018. Là-bas, il continue de remplir les objectifs en se qualifiant deux années de suite pour la Ligue des champions (4e de Liga en 2018 et 2019). En 2019, il remporte son premier grand titre avec la victoire en finale de la Coupe du Roi contre le Barça. En dehors de ce trophée, cette expérience à Valence est également marquée par sa collaboration avec un certain… Pablo Longoria. A cette période, l’actuel président olympien est directeur sportif du club espagnol et les deux hommes travaillent ensemble pendant près d’un an et demi, de février 2018 à septembre 2019. Ils sont tous les deux évincés au même moment.
Mais la rencontre entre Longoria et Marcelino est bien plus ancienne et remonte à l’été 2006, à Huelva. Longoria est alors un simple conseiller technique au sein du club qui vient de remonter en D1 espagnole. A ce moment, le président de l’OM travaille pour la structure de l’agent de Marcelino, d’où cette proximité.
Deux titres nationaux sans avoir entraîné le Barça, le Real ou l’Atlético
Après avoir quitté Longoria à Valence – et peut-être avant de le retrouver sur la Canebière – Marcelino a ensuite entraîné Bilbao, sa dernière expérience en date. Avec le club basque, il a notamment remporté la Supercoupe d’Espagne en janvier 2021 en battant successivement le Real Madrid et le FC Barcelone. Grâce à ce succès, il a ainsi remporté deux trophées nationaux sans jamais être passé sur le banc du Barça, du Real ou de l’Atlético. Du jamais-vu depuis le début des années 2000 et le Deportivo La Corogne de Javier Irureta. En une quinzaine d’années de coaching, il est devenu l’un des coachs les plus respectés du pays, son nom étant régulièrement cité à chaque changement de sélectionneur à la tête de la Roja.
Pour aller chercher ses plus beaux succès, Marcelino a pris l’habitude de s’appuyer sur un 4-4-2 à plat, qu’il utilise pour presser haut l’adversaire. À la différence de Tudor, il met en place beaucoup de circuits de passe et tente de s’adapter au jeu de son adversaire, quand le technicien croate souhaitait vivre et mourir avec son jeu de transition, sa projection et son pressing à haute intensité.
Inspiré par Sacchi, Guardiola ou encore Benitez
« L’important, c’est le mouvement. Il n’y a pas de système parfait dans le football, détaillait Marcelino dans les colonnes de Onze Mondial en avril 2022. Le positionnement des joueurs sur le terrain offre ses avantages et ses inconvénients. Le travail de l’entraîneur et de son staff est d’établir quel schéma est le meilleur par rapport à son effectif. À Bilbao, nous évoluons en 4-4-2 car nous maîtrisons les données que ce système implique, c’est-à-dire maximiser ses meilleurs aspects et trouver des solutions face aux difficultés. Avec les profils à disposition, on peut à la fois développer un bon jeu d’attaque mais aussi être performants dans les phases défensives. Cela laisse de la place pour combiner et utiliser la contre-attaque. Ce schéma permet aussi une bonne répartition équitable et simple des espaces dans tous les secteurs du jeu. »
« Marcelino est mon mentor. Pour moi, c’est le meilleur entraîneur que j’ai eu dans toute ma carrière »
Cédric Bakambu
Concernant ses idées de jeu, il préfère largement la verticalité et le rythme à une possession stérile, ce qui correspond aux critères énoncés par Pablo Longoria lorsqu’il a dressé le profil recherché pour la succession de Tudor. Au niveau de ses inspirations, le technicien espagnol cite notamment le Milan d’Arrigo Sacchi, le Barça de Guardiola ou encore Rafa Benitez.
Un caractère bien trempé
Au-delà du système, Marcelino est connu pour être un entraîneur intransigeant qui ne laisse rien au hasard. « Marcelino est mon mentor. Pour moi, c’est le meilleur entraîneur que j’ai eu dans toute ma carrière, a tranché Cédric Bakambu, qui a évolué sous ses ordres à Villarreal entre 2015 et 2016, au cours d’un entretien avec le streamer Zack Nani en novembre. Petite anecdote: à l’entraînement, j’ai un ballon dans la surface, je suis dos au jeu, je me retourne pour tirer, je tente une frappe en pivot et le gardien l’arrête, poursuit Bakambu. Là, le coach arrête l’entraînement à cause de cette frappe: ‘Stooooop ! Ça, je veux plus le voir. T’es pas bien placé, c’est pas à toi de tirer.’ En gros, celui qui doit tirer est celui qui est le mieux placé. Il y aussi énormément de vidéos. C’est ce qui changeait par rapport à ce que j’avais connu avant. On faisait même des vidéos sur nos propres séances d’entraînement. J’ai beaucoup appris à ses côtés. »
L’une des questions que peuvent se poser les supporters marseillais en voyant l’Espagnol se rapprocher de la Commanderie porte sur son caractère. À ce titre, Marcelino est un entraîneur à forte personnalité qui ne tranchera pas avec les profils passés récemment sur le banc du club (Sampaoli, Tudor, Villas-Boas). Au cours de sa carrière, il n’a pas hésité à mettre son poste en jeu lorsqu’il n’était pas d’accord avec ses dirigeants. Il est également parti au clash avec ses joueurs à plusieurs reprises. En 2016, à Villarreal, il n’a par exemple pas hésité à enlever le brassard de capitaine à Mateo Musacchio pour sanctionner l’attitude de l’Argentin.
Malgré tout, l’Espagnol semble laisser une bonne image partout où il passe. « À Valence, il place tout le monde sur le même plan: joueurs, kinés, intendants, cuisiniers… Il est aussi très ouvert, confiait Geoffrey Kondogbia, qu’il a côtoyé entre 2017 et 2018 à Valence, auprès de So Foot en janvier 2021. Par exemple, il peut discuter avec un joueur et admettre qu’il a eu tort. Alors il revient sur son opinion et on passe à autre chose. À côté de ça, il a une vraie autorité naturelle. » Il faudra au moins ça pour réussir son éventuel passage à Marseille.
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