Le Stade de Reims affichera la saison prochaine un nouveau sponsor sur son maillot: la plateforme « Royaltiz », qui permet d’investir sur la carrière de talents (football, tennis, rugby, combats mais aussi artistes). Un partenariat étendu, puisque le club proposera à ses supporters des facilités pour investir sur ses joueurs, professionnels ou espoirs.
Bourse aux joueurs: comment ça marche?
Royaltiz signe avec des joueurs qui deviennent des valeurs boursières ou actions, appelées « Roys ». Qautre-vingt sont actuellement cotés sur la plate-forme, dont l’ambition est d’atteindre 130 à 150 talents d’ici la fin de l’année. Pour accélérer les signatures, la start-up a opéré une levée de fonds de 6 millions d’euros. Un nouveau business qui attire les joueurs eux-mêmes. Aurélien Tchouaméni, notamment, a investi un montant à six chiffres.
Du côté des fans, 15 euros suffisent pour ouvrir un portefeuille, et les actions des nouveaux talents sont mises sur le marché à 2 euros. Leur valeur évolue ensuite en fonction de l’offre et de la demande, parfois de manière spectaculaire. Intronisé fin 2021, le Roy de Griedge Mbock a ainsi connu une progression de +1500% depuis le début de l’Euro féminin 2022, dont les Bleues disputeront la demi-finale ce mercredi face à l’Allemagne.
Un modèle différent de Sorare
Contrairement à Sorare, le géant français de la carte NFT qui se défend d’être un jeu d’investissement, Royaltiz assume cette activité qui n’est pas (encore) vue comme un produit financier par l’AMF (Autorité des Marchés Financiers). Aymeric Granet, son directeur général, souligne que « Sorare n’est pas un concurrent, et les talents peuvent d’ailleurs être présents sur les deux offres. »
Autre différence: l’accès à l’investissement. Là où Sorare impose un portefeuille dans une crypto-monnaie, l’Ether (ETH), secoué par l’effondrement du marché en mai-juin, Royaltiz permet d’investir en euros.
Afin de ne pas limiter son offre au seul trading, Royaltiz a également instauré un système annuel de dividendes basé sur les performances sportives réelles des talents mais aussi sur leur popularité sur les réseaux sociaux. Les deux critères définissent un indice de rendement allant de 2.3% à 19.5%. « Toutes les données qui définissent cet indice sont publiques », précise Aymeric Granet.
Petits joueurs et gros poissons
Comme en bourse, on trouve deux types de comportements: d’un côté l’amateur, qui s’estime familier de cet écosystème et le trouve ludique (la « passion economy » théorisée par les anglo-saxons). Il mise de petites sommes sur peu de joueurs et sur le long terme. De l’autre, l’ultra-spécialiste qui y voit une source de revenus.
Mais gagner gros n’est pas à la portée du premier venu. Cela demande un investissement substantiel, des connaissances de pointes (trading, data foot, univers des réseaux sociaux) et beaucoup de temps pour suivre les joueurs et les résultats. Une poignée d’initiés seulement parviennent à dépasser les 2.000 euros de revenus mensuels.
L’ombre des paris sportifs
Alors que les sites de paris sportifs sont accusés de faire les poches des jeunes, en particulier dans les quartiers populaires, la différence entre miser sur des matchs et sur des carrières peut sembler ténue, avec les risques d’endettement et d’addiction qui vont avec.
Royaltiz parle « d’engouement raisonnable » sur sa plate-forme, et ajoute les statistiques à la sémantique: ses utilisateurs investissent en moyenne sur trois talents seulement, pour un montant de portefeuille moyen de 150 euros. Un plafond de 5% d’acquisition de Roys lors de l’intronisation de nouveaux talents a également été instauré pour éviter le trading sauvage et les investissements déraisonnés.
Reims, un partenariat en or pour Royaltiz
Dans ce contexte, ce partenariat signé entre Reims et Royaltiz ravit les deux parties. Si c’est une nouvelle source de revenus pour le club, c’est surtout une connexion directe vers les joueurs et les supporters pour la plate-forme, ce qui représente à la fois son offre et sa demande.
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