C’est l’équipe inconnue de la compétition, la grande découverte pour les fans de football. DLe Qatar ouvre sa Coupe du Monde face à l’Equateur. Après des années de polémiques et de critiques autour de l’attribution de ce Mondial 2022, l’équipe qatarie veut maintenant penser au football.
Nous sommes le 29 mars dernier, à l’Education City Stadium. Enceinte de 40.000 places à l’est de Doha. Devant quelques milliers de spectateurs, le Qatar affronte en amical la Slovénie. Le match accouchera d’un pauvre 0-0, pas la meilleure publicité pour le football qatari. Dans le coin gauche du stade, derrière le but, une centaine de supporters, tous vêtus de la tenue officielle de l’équipe.
Des fans locaux qui enchaînent les chants comme un régiment à l’armée. Une scène totalement surprenante et loin d’être spontanée. Dans ce stade pratiquement vide à quelques mois du Mondial, le coup de communication du Qatar avec les journalistes présents sur place est un peu raté. L’engouement n’est pas là.
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Changement d’ambiance. Au Al-Bayt Stadium, ce dimanche à 17 heures, la sélection qatarie va disputer le premier match de son histoire en Coupe du Monde. Un moment historique, unique, pour les joueurs, le staff et les 2,8 millions d’habitants du petit émirat. Pendant des années, les polémiques, les critiques se sont enchaînées sur cette Coupe du Monde. Maintenant, le Qatar veut aussi montrer qu’il sait jouer au football. Le niveau réel de cette équipe reste quand même la grande inconnue. Vainqueur de la Coupe d’Asie en 2019, deux ans après l’arrivée de Félix Sánchez Bas à la tête de la sélection, le Qatar doit confirmer et la tâche ne sera pas facile.
Félix Sánchez Bas, le bâtisseur
En football, le Qatar compte moins de 6.000 licenciés. Au niveau international, la Fédération qatarie commence à peser auprès de la FIFA avec l’attribution de ce Mondial 2022. Dès le début des années 2000, le petit émirat a mis des moyens assez importants pour construire une équipe compétitive. L’élément central de ce groupe, c’est l’Aspire Academy. Le Clairefontaine local. C’est dans ce complexe ultra-moderne et performant qu’une grande partie de l’équipe qatarie a été formée. La Coupe du Monde sera l’aboutissement de plusieurs années de formation, une récompense. « Je pense que tous les joueurs sont prêts », confie Assim Madibo début octobre lors d’un entraînement ouvert à la presse.
Au Qatar, ce centre de formation s’appuie surtout sur des entraîneurs ibériques. Le football mis en place par ces coachs est un peu le graal pour les décideurs qataris. Ce n’était donc pas une surprise lorsqu’en 2017, la Fédération (QFA) décide de confier, à cinq ans du Mondial, les clés de l’équipe première à Félix Sánchez Bas. Un technicien très reconnu dans le petit émirat. L’Espagnol a fait ses classes au centre de formation du FC Barcelone avant de rejoindre l’Aspire Academy en 2006 et de prendre en mains l’équipe U19 en 2013.
Deux ans après son arrivée sur le banc de l’équipe première, les Marrons ont remporté la Coupe d’Asie en 2019 avant de connaître une troisième place lors de la Coupe Arabe en 2021. Qualifiés automatiquement pour leur Mondial, les joueurs qataris ont surtout effectué des matchs amicaux et des tournois internationaux, comme en 2019 avec la Copa America, un très mauvais souvenir.
Objectif, voir les 8es ?
« Nous venions de franchir un grand pas, le meilleur résultat de l’histoire au Qatar. Nous avons réussi quelque chose que beaucoup de gens ignorent : battre des équipes de la Coupe du monde, passer la phase de groupes, c’était la première fois qu’ils gagnaient des matchs à élimination directe…explique le sélectionneur du Qatar au sujet de la Coupe d’Asie en 2019 dans les colonnes de Marca. Il est clair qu’être compétitif en Asie est très différent d’être compétitif en Coupe du Monde. »
Au niveau tactique, le sélectionneur fait confiance à son système en 3-5-2. Pour faire briller ce système, l’Espagnol aligne en attaque sa doublette composée d’Akram Afif et Almoez Ali. Le premier, star de l’équipe, a terminé meilleur passeur de la Coupe d’Asie en 2019 alors que le second était le meilleur buteur de la compétition. L’équipe manque quand même d’un match référence, le plus souvent les hommes de Félix Sánchez Bas ont dominé des nations plus faibles, bien loin d’une phase finale de Coupe du Monde.
Lorsqu’il a rencontré des formations européennes, le Qatar a souvent été très décevant et depuis le titre en 2019, l’euphorie est un peu retombée. Lors de la tournée automnale en 2021 en Europe, le Qatar s’est fait pulvériser par la Serbie (0-4), le Portugal (1-3) ou encore l’Irlande (0-4). Des raclées qui ne rassurent pas avant le début de ce Mondial.
Bien avant cette tournée européenne, lors de la Copa America en 2019, le Qatar a aussi montré des grandes faiblesses et quelques lacunes. Dans le groupe B, avec la Colombie, l’Argentine et le Paraguay, l’équipe s’est faite balayée dès le premier tour. Le Qatar a pris la dernière place du groupe avec un seul point. L’équipe affiche aussi un visage très différent entre les tournois internationaux et les simples matchs amicaux.
Depuis la Coupe d’Asie en 2019, le Qatar a échoué aux portes de la finale dans trois des quatre compétitions disputées. Cette préparation clairsemée n’empêche pas le Qatar de poursuivre sa progression au classement FIFA. Depuis 2010, l’équipe qatarie est passée de la 112e place à la 50e. Tous les fans répètent une seule et même envie : « surtout ne pas être ridicule lors de la Coupe du Monde à la maison ». Comme à son habitude, le Qatar a mis les moyens pour éviter ça, reste à savoir si ça suffira.
Le Français de l’équipe
C’est un cadre de la sélection qatarie depuis plusieurs années, Karim Boudiaf va vivre sa première Coupe du Monde. « Notre objectif, c’est de donner le maximum. On sait que la Coupe du monde, c’est une compétition très difficile. Notre groupe aussi, il est difficile. On a le Sénégal, la Hollande, l’Équateur, c’est des équipes très très difficiles. Mais nous aussi, on a une bonne équipe et tout est possible dans le football », avait-il confié début octobre devant les médias. Sur place à Doha, le joueur franco-algérien est très connu. Ce milieu défensif, passé par Lorient et l’AS Nancy-Lorraine lors de sa formation, a un palmarès conséquent avec six titres de champion du Qatar et une Coupe d’Asie en 2019.
Pour son tournoi, le Qatar va défier l’Équateur (le 20 novembre), le Sénégal (le 25 novembre) et les Pays-Bas (le 29 novembre). Un seul pays hôte n’a pas franchi les poules dans l’histoire de la Coupe du Monde, l’Afrique du Sud en 2010.
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