L’équipe de France a subi ses deux défaites en finale de Coupe du monde aux tirs au but. Un exercice qu’elle travaille peu historiquement et qui pose question.

3 juillet 1998, Stade de France : l’équipe de France et l’Italie sont à égalité 0-0 à l’issue de la prolongation en quarts de finale de la Coupe du monde. La séance des tirs au but va départager les deux équipes. Philippe Bergeroo, coach des gardiens des Bleus, se dirige vers Fabien Barthez. « Il avait préparé un petit topo sur les tireurs italiens, sur leur façon de frapper, raconte Henri Emile, ex-intendant des Bleus à Ouest-France. Mais Fabien en a fait une boule et l’a jetée ! » Le « Divin Chauve » préfère fonctionner à l’instinct. Ce jour-là, ça marche. Barthez repousse le penalty d’Albertini, puis celui de Di Biagio s’était écrasé sur la barre.

Vingt-quatre ans après, il s’agit toujours du dernier penalty repoussé par un gardien français lors d’une séance de tirs au but en phase finale d’un grand tournoi international (Mondial et Euro confondus). Depuis, les 14 tireurs adversaires ont toujours réussi leur penalty.

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Barthez et Lloris ne sont pas des spécialistes

Si l’équipe de France a triomphé en 1998, ses deux autres finales de Coupe du monde, en 2006 et donc dimanche contre l’Argentine, ont été perdues à l’issue de cette fatale séance. Ni Fabien Barthez face à l’Italie en 2006, ni Hugo Lloris face à l’Argentine n’ont été décisifs dans cet exercice. Malgré leur talent et leurs carrières exceptionnelles, les deux portiers sacrés champions du monde n’ont jamais excellé dans ce domaine. Hugo Lloris avait parlé de « loterie » après la défaite de la France face à la Suisse aux tirs but en huitième de finale de l’Euro 2021. Rien n’a changé au Qatar.

« On a des moyens de s’améliorer. Aujourd’hui, avec les analystes, on a tous les éléments. Mais il y a une part d’aléatoire alors que les tireurs sont capables de tirer n’importe où, déclarait le gardien de Tottenham avant le premier match couperet contre la Pologne. On peut mettre des choses en place et il peut se passer tout autre chose. Il y a une part d’instinct et de feeling aussi. Certains gardiens excellent davantage que d’autres, ils ont leurs petits secrets. Mais on a assez de temps pour en finir avant ça. »

Deschamps n’aime pas travailler les penalties à l’entraînement

Didier Deschamps n’a jamais été un grand adepte des séances de travail spécifiques sur les penalties : « Je ne l’ai jamais fait parce que j’estime que tirer des penalties à l’entraînement en toute décontraction et en match avec une énorme pression, ça n’a rien à voir », confiait le sélectionneur lors de l’Euro 2016. Au Qatar comme lors des précédentes compétitions internationales, les Français donc pas ou très peu bossé les penalties à l’entraînement, ce que ne comprend pas Daniel Riolo. « Il y a un degré de préparation mentale pour ça, estime-t-il ce lundi matin sur RMC. Il y a surtout un travail en amont. Le gardien argentin part toujours du bon côté, il a travaillé. Vous avez en face une équipe qui ne prépare pas l’exercice. Deschamps a même dit que ça ne servait à rien de le faire. C’est une grosse erreur ! En France on ne les prépare pas. Pourquoi il y a autant d’échecs dans les séances des tirs au but avec les Français? »

Emmanuel Petit ne va pas de même sens : « Il y a des grands joueurs qui ont arrêté leur penalty, ça veut dire que c’est la loterie, estime le consultant RMC Sport. Lloris a rarement a été déterminant sur penalty même s’il est plus en Angleterre. Mais Martinez, le gardien argentin, s’était déjà distingué l’année dernière en arrêtant trois penalties en Copa America. Il y a des gardiens qui adorent, qui savent où les tireurs vont mettre le ballon. » Comme Mike Maignan… Avec le gardien de l’AC Milan, forfait pour la Coupe du monde, les Bleus auraient eu dans leurs rangs un vrai spécialiste des penalties. Mais rien n’indique que Didier Deschamps l’aurait fait entrer pour la fatidique séance face aux Argentins. Et avec des « si », on aurait décroché notre 3eme étoile…

Aurélien Brossier Journaliste RMC Sport



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Pied droit en or, pas de grigri, pas de chichi, un crochet une frappe et nous fermons le jeu, catenaccio :)