Laurent Lairy, président du Stade lavallois en Ligue 2, a présenté son projet « Cap 2025 », mentionnant au passage le projet de réouverture du centre de formation pour lequel il souhaite demander une participation financière aux familles des joueurs. Il s’en explique.
Pour poursuivre son développement, Laval compte rouvrir son centre de formation la saison prochaine, un projet auquel les familles des joueurs seront appelées à contribuer. Pour compenser le coût induit par la réouverture du centre de formation, estimé à environ un millions d’euros. Le club entend demander entre 1.500 et 2.000 euros pour chacun des 30 futurs jeunes admis au centre, soit 5% du montant total pour chaque joueur sur l’enveloppe globale.
Habité par la conviction que « tout ce qui est gratuit n’a pas de valeur dans la formation professionnelle », le président du Stade Lavallois Laurent Lairy précise que le coût réel de ce qui sera demandé aux familles ou à l’environnement des joueurs est actuellement à l’étude. Les montants avancés ne sont donc pas définitifs. Ils seront connus une fois que le budget de la réouverture du centre de formation sera bouclé, dans quelques semaines. Conscient du risque que présente une telle annonce, Laurent Lairy assume ce qu’il définit comme étant « une décision collégiale », fruit d’une réflexion présentée et visiblement adoubée par les collaborateurs du club, l’association et les joueurs. Il explique les dessous de cette réflexion.
Laurent Lairy, d’où vient cette idée de participation financière?
Quand nous sommes remontés en Ligue 2, j’ai attendu quelques mois pour sortir le projet (Cap 2025) qui est prêt depuis longtemps. Et dans ce sujet il y a ce centre de formation, qui est dans l’ADN du territoire et celui du Stade lavallois. J’ai décidé de le rouvrir dans un modèle de l’offre, pour faire de la formation de qualité.
Je souhaite ouvrir le centre a de la formation professionnelle qualifiante, à une trentaine de joueurs – la jauge minimale pour être homologuée –, ce qui a un coût…que je ne vais pas calibrer au minimum de ce qu’on m’impose, mais en faire un peu plus. Pour faire de la qualité. Pour accueillir les jeunes sur dossier, d’abord de savoir-être, ensuite sur détection de savoir-faire.
J’ai la conviction que tout ce qui est gratuit n’a pas de valeur dans la formation professionnelle. Je souhaite, sous une forme ou sous une autre, qui n’est pas encore décidée, qu’il y ait une participation des parents ou de l’environnement du joueur à la formation professionnelle dispensée au jeune. C’est totalement nouveau dans le monde du football.
Les montants avancés sont-ils définitifs?
Je n’ai pas le coût réel mais je suis en train d’étudier tout ça, par rapport à tout ce qu’on va y mettre de différent. Je veux impliquer les parties prenantes, j’ai envie qu’un joueur du Stade lavallois qui arrive en formation reste et s’implique. Mais tout ça à un coût. Sinon, je fais du rabais et le minimum, et je jette. Mais je n’ai pas envie de faire ça. Maintenant, il y a des quotients familiaux qu’on peut tout à fait étudier, des possibilités pour aider ce coût.
Pourquoi vous arrêter à 30 joueurs?
Je veux remettre des choses en place qui engagent les gens. Je préfère faire de la qualité à de la quantité. Probablement que sur les 30 jeunes, la moitié sont au sein du club et vont passer de l’association au centre de formation. J’essaie de bouger les lignes. Je n’ai pas envie de jeter, je veux faire de la qualité ici en Mayenne et je n’ai pas les moyens d’en mettre soixante.
Pourquoi sortir ces informations à ce moment-là?
J’ai pensé que la période était bonne pour sortir le projet avec des parties prenantes concernées et concentrées sur le sujet. Il y a un risque et je l’assume. J’estime aujourd’hui qu’on est aujourd’hui dans une phase de rester en Ligue 2.
Je n’ai pas sorti ça en amont parce que c’est du modèle de l’offre. Personne ne le demande évidemment, personne ne demande à payer. Si je demande aux gens aujourd’hui s’ils sont prêts à payer une formation payante pour leur enfant dans le football, j’en ai qui vont me dire oui mais très peu. C’est une proposition que je fais. La décision est collégiale. Le projet a été présenté aux collaborateurs, à l’association et aux joueurs.
Avez-vous eu des premiers retours?
Mais je n’ai aucun retour (des familles), l’information est sortie hier (lundi 6 mars) et nous sommes en train de finir le budget de cette réouverture du centre. Je ne le réouvre qu’au mois de juillet. On va commencer le recrutement d’ici avril-mai, je n’aurai défini un montant que dans quelques semaines.
C’est une cible très précise. Je ne me compare pas, je fais par rapport aux moyens que j’ai et nos racines. J’accepte la critique. Ça ouvre un débat.
Êtes-vous en train d’étudier des dossiers de joueurs de vos équipes jeunes?
C’est déjà en cours. Probablement la moitié en seront issus. Le Stade lavallois continue de former et fait du bon travail. Ce projet c’est une reconnaissance du travail des gens. J’ai mis dans ce projet tout ce que l’on est.
N’avez-vous pas peur de la réaction des parents? Des familles?
Je n’ai peur de rien. Je rencontrerai les parents au Stade lavallois pour leur expliquer. On trouvera des solutions pour que les gens qui sont dans l’ADN de notre projet le comprennent et nous accompagnent. C’est un projet de long-terme et je le redis, dans la vie professionnelle, tout ce qui est gratuit n’a pas de valeur.
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