L’Olympique Lyonnais affronte Strasbourg à domicile ce samedi lors de la 19e journée de Ligue 1. Seulement huitième du classement, le club rhodanien espère enfin lancer sa saison sous les ordres d’un Laurent Blanc dont l’apport ne se fait pas encore totalement sentir.

A l’inverse d’un Didier Digard, dont la prise de fonction à Nice s’est accompagnée par un carton contre Montpellier (6-1), l’effet Laurent Blanc peine à se faire ressentir à Lyon malgré sa signature début octobre. Seulement huitième après la 18e journée de L1, l’OL stagne au classement du championnat et voit surtout les autres candidats à l’Europe (Lens, Marseille, Monaco, Rennes, Lille et Lorient) se détacher.

Avec déjà neuf points de retard sur la cinquième place de l’ASM et surtout un débours de 14 longueurs sur l’OM en vue de la Ligue des champions, les Gones ont besoin de rapidement redresser la barre ce samedi face à Strasbourg au Groupama Stadium. Pour cela Laurent Blanc va devoir trouver les ressources techniques et mentales afin de galvaniser un groupe trop irrégulier pour espérer mieux.

« La régularité, on ne l’a pas encore, on la cherche, a même lancé l’entraîneur revenu en France pendant l’automne. On va la trouver mais cela va être long. »

Un bilan comptable décevant

Pour le moment ce manque de régularité se fait cruellement ressentir en Ligue 1 où Lyon oscille entre le médiocre, le mauvais et à de (trop) rares exceptions le très bon. Ecarté après dix matchs cette saison, Peter Bosz avait pris en moyenne 1,40 point par match de championnat. Pendant tout son passage à l’OL, le Néerlandais avait même porté son bilan à 21 victoires (pour 13 nuls et 14 défaites) soit 1,58 point par rencontre dans l’élite. Sur le plan comptable, l’effet Blanc se fait encore attendre. En huit matchs de L1 dirigés, le nouveau patron des Gones a glané trois succès (pour 2 nuls et 3 revers) et a pris 1,38 point en moyenne. Soit moins que son prédécesseur.

Au moment de son arrivée sur le banc de l’Olympique Lyonnais, Laurent Blanc n’a eu de cesse de fustiger l’état global de son groupe après l’ère Bosz. Face à la presse, l’entraîneur français a souvent regretté le manque de préparation physique de son équipe, pas capable selon lui de répéter les efforts nécessaires pour l’emporter. Après avoir paré au plus pressé avant le Mondial 2022, l’ancien coach de Bordeaux et du PSG a profité de la trêve pour travailler le foncier.

Pourtant, son groupe n’arrive pas encore à faire la différence sur les 90 minutes et s’est même incliné contre Clermont dans les derniers instants de la rencontre lors de la 17e journée de L1.

Cette défaite face aux Auvergnats (1-0) a particulièrement fait mal aux Gones puisque les autres prétendants à l’Europe ont presque tous gagné et pris une belle avance au classement sur l’OL.

Des problèmes d’équilibre pas (encore) réglés

Habitué à dicter le rythme des matchs, les équipes dirigées par Laurent Blanc ont souvent cherché à avoir la possession du ballon. Le technicien rhodanien lui-même l’a reconnu face à la presse, il espère développer du beau jeu pour ensuite l’emporter. Problème, lorsque Lyon ne parvient pas à trouver la faille face au bloc défensif adverse, les pertes de balle coûtent cher en raison d’un repli défensif parfois trop lâche. L’entraîneur lyonnais veut une maîtrise globale, une possession du ballon. Avec lui, on fait tourner et on va piquer l’adversaire avec une accélération soudaine dans la zone de vérité.

Une situation tout sauf surprenante pour Lionel Charbonnier, l’ancien camarade de Laurent Blanc au moment de passer leur diplôme d’entraîneur. Selon le membre de la Dream Team RMC Sport, son ancien partenaire de France 98 ne cherche pas à corriger les manques de son équipe et préfère accentuer ce qui va bien.

« J’ai appris à connaître Laurent Blanc et il y avait des points qui divergeaient complètement par rapport au management, a estimé l’ancien gardien d’Auxerre et de l’équipe de France. Là où moi je voulais essayer d’améliorer mes joueurs et de travailler sur les points faibles tout en gardant les points forts, Laurent Blanc accentue toujours le travail sur les points forts. Que les points forts, les points forts. Les points faibles, il s’en fout. » A Lyon, le point fort c’est la possession. Le point faible cette saison? L’impact défensif.

Cherki replacé et enfin lancé?

Malgré certains manques et cette difficulté à prendre les trois points, tout n’est pas à jeter dans les débuts de Laurent Blanc à Lyon. L’entraîneur de 57 ans est ainsi parvenu à relancer certains joueurs jusque-là en-deçà de leurs capacités. Avant sa blessure, Houssem Aouar avait ainsi réussi à enchaîner les prestations convaincantes dans l’entrejeu. Sa maîtrise technique a permis à l’OL de prendre le contrôle du jeu. Mais la plus grosse réussite tactique du ‘Président’ reste sans nul doute son utilisation de Rayan Cherki. Doté de grosses qualités, le chouchou des supporters n’arrivait pas à trouver sa place avec Peter Bosz. Laurent Blanc, lui, a choisi de le replacer dans l’axe. Cela a payé même si le phénomène formé à Tola Vologe peut encore apporter plus.

« C’est un garçon amoureux du football, ce qui est déjà très bien. Cela peut paraître paradoxal mais c’est déjà bien voire très bien. C’est un garçon qui a beaucoup de talent, tout le monde est pratiquement unanime là-dessus. Il a beaucoup de talent mais il faut l’utiliser à bon escient et l’utiliser pour le bien de l’équipe, a même expliqué Laurent Blanc face à la presse début janvier. Ce n’était pas toujours le cas avec Rayan et cela a donné lieu à des discussions un petit peu chaudes avec lui. Je trouve souvent que les joueurs de talent sont différents parce que souvent ils le sont. Mais si vous avez la chance d’avoir un joueur de talent et qu’il le met au service de l’équipe cela peut donner des choses magnifiques. »

Cherki contre Brest le 28/12
Cherki contre Brest le 28/12 © Icon

Contrairement à Peter Bosz, avec qui les relations n’ont pas toujours au beau fixe, Rayan Cherki a apprécié les conseils de son nouvel boss et son repositionnement dans le cœur du jeu.

« Le poste de numéro 10, c’est un poste avec lequel j’ai beaucoup de dispositions et où je me sens le mieux. Après j’ai beaucoup discuté avec le coach. C’est un poste ou lui aussi aime me voir évoluer. Même s’il est conscient que je peux évoluer sur tous les postes du front de l’attaque, a détaillé le prodige des Gones devant les journalistes courant janvier. On discute énormément parce qu’il a une expérience énorme que cela soit en tant que joueur ou entraîneur. Tout ce qu’il a à me donner, je prends sans hésiter. »

Le mercato pour tout corriger

Peter Bosz a eu le mérite d’utiliser un certain nombre de jeunes pendant son passage à Lyon. Mais l’effectif bâti par le Néerlandais, s’il ne manque pas de qualité, n’est pas vraiment du goût de Laurent Blanc. Dès son arrivée sur les bords du Rhône, le Français a répété à plusieurs reprises qu’il lui fallait plus d’expérience et plus de caractère dans son groupe. Impossible, selon le champion du 1998, de confier la responsabilité du jeu à des gamins. Pas forcément à l’aise avec les jeunes, Laurent Blanc veut des joueurs capables de répondre présent immédiatement.

« Il est fait pour avoir des joueurs de très très haut niveau et très très forts mentalement, a encore estimé Lionel Charbonnier. Des joueurs sur lesquels il peut surfer, et encore. Laurent Blanc lui-même a de faiblesses mais il sait s’encadrer. Sans Jean-Louis Gasset, peut-être que je suis mauvaise langue, mais Franck Passi ce n’est pas Jean-Louis Gasset. Je ne dis pas que l’un est meilleur que l’autre, mais ce ne sont pas les mêmes personnalités et donc ce n’est pas du tout la même complémentarité avec Laurent Blanc. Il se retrouve maintenant un peu amoindri dans ses faiblesses que Franck Passi n’arrive peut-être pas à combler totalement. Manager et pousser les joueurs dans leurs travers, ce n’est pas la philosophie de Laurent Blanc ou de Franck Passi. »

Pour le premier mercato depuis l’arrivée de Laurent Blanc à Lyon, la cellule recrutement de Bruno Cheyrou s’est donc mis en branle pour exaucer les souhaits du coach. Ancien de la maison et troisième de la Coupe du monde au Qatar, Dejan Lovren a signé en janvier. Ancien protégé de Laurent Blanc à Al-Rayyan au Qatar, le nom de Steven Nzonzi revient régulièrement dans les récentes rumeurs pour renforcer le milieu.

Et Lionel Charbonnier de conclure au sujet des débuts de Laurent Blanc à Lyon: « Quand tu changes quatre fois d’entraîneur en trois ans et que le problème reste toujours le même et demeure récurrent. C’est que le problème n’est pas l’entraîneur. Il est ailleurs et il faut peut-être regarder du côté de la direction. »



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Pied droit en or, pas de grigri, pas de chichi, un crochet une frappe et nous fermons le jeu, catenaccio :)