Invité de l’After sur RMC lundi, Walid Regragui, sélectionneur du Maroc¸ a évoqué le cas des joueurs binationaux et raconté comment il avait tenté de convaincre Mattéo Guendouzi de jouer pour les Lions de l’Atlas.
Walid Regragui était l’invité de l’After Foot sur RMC lundi soir, un peu plus d’un mois après le parcours historique du Maroc à la Coupe du monde. Sous ses ordres, les Lions de l’Atlas sont devenus la première équipe africaine à atteindre une demi-finale de Mondial. Après avoir sorti l’Espagne en 8es de finale, puis le Portugal en quarts, les Marocains sont tombés sur la France (2-0). Dans les rangs français, Regragui avait retrouvé un joueur qu’il avait croisé quelques années plus tôt et à qui il avait proposé de porter le maillot du Maroc: Mattéo Guendouzi (23 ans).
« Moi, c’est la France »
« J’avais rencontré le petit Guendouzi sur un match, j’étais en poste au FUS de Rabat, rappelle-t-il. Il était venu avec les U20 français au complexe Mohammed VI jouer contre les U20 marocains. Quand j’ai vu son nom, je lui ai demandé s’il était marocain. Il m’a dit, qu’il était d’origine marocaine. Je lui ai dit: ‘tu ne veux pas jouer pour le Maroc?’. Il m’a dit: ‘non, moi, c’est la France’. Et il est resté, bravo à lui. Je suis heureux pour lui, il a eu raison. Au moins, lui ne joue pas sur l’ambigüité. Les joueurs qui ont fait leur choix très tôt comme Hakimi, Mazraoui, Zyiech… tu n’as pas de soucis. »
Regragui évoquait cette anecdote en rapport avec le sujet des bi-nationaux sur lequel il est très clair. « La Fédération travaille très bien, on a des observateurs dans chaque pays qui connaissent tous les joueurs d’origine marocaine, explique-t-il. On est en contact avec eux dès leur plus jeune âge. On n’est pas là pour piquer des produits, on est là pour les accompagner dans leur choix, on veut des gens qui sont sûrs de mouiller le maillot pour le Maroc et sûrs de leur choix, pas par défaut. Tu viens pour le Maroc parce que tu as choisi le Maroc mais tu ne feras pas de chantage « parce qu’il y a la France, la Belgique, l’Italie » en disant « j’hésite ». A partir du moment où il y a une hésitation, c’est que tu n’es pas fait pour venir jouer au Maroc. »
Il développe son propos. « Quand tu joues au Malawi sous 40 degrés après douze heures d’avion, si tu n’as pas le cœur pour le Maroc, tu peux lâcher dans les dix dernières minutes, lance-t-il. A partir du moment où il y a ce chantage, cette ambiguïté, le joueur se dira à un moment: ‘qu’est-ce que je fous là? Je n’aurais pas dû venir, je ne reviendrai pas.’ » Guendouzi, lui, n’a pas hésité. Aujourd’hui, le Marseillais, dont le père est franco-marocain, compte sept sélection en équipe de France.
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