Au lendemain de la cruelle défaite des Bleus en finale de la Coupe du monde face à l’Argentine (3-3, 4 tirs au but à 2), des voix s’élèvent pour critiquer, mais aussi défendre, l’arbitrage de l’officiel de la rencontre, Szymon Marciniak. RMC Sport revient sur plusieurs situations chaudes.
Quelques heures à peine après une finale de légende entre la France et l’Argentine, qui s’est terminée avec un scénario cruel pour les Bleus (3-3, 4 tirs au but à 2), difficile de ne pas se rémémorer toutes les situations du match, de refaire le film, à la recherche de l’instant où tout aurait pu basculer dans le bon sens. L’occasion de Kolo Muani en fin de match (120e+3) revient en tête de liste. Mais des interrogations sur l’arbitrage de Szymon Marciniak sont aussi évoquées – sans pour autant résumer à elles seules la défaite des coéquipiers de Kylian Mbappé.
Les premiers mots de Didier Deschamps après la rencontre – « avant la finale, je me suis permis de dire que l’Argentine n’avait pas été malheureuse, je ne vais pas dire l’inverse après le match » – illustraient bien la difficulté de qualifier la prestation de l’officiel polonais.
Y’avait-il faute sur Di Maria?
Hormis les fautes déjà nombreuses et les contacts rugueux de Rodrigo De Paul, le penalty sifflé en faveur de l’Albiceleste pour une faute de Dembele sur Di Maria à la 23e minute est le point de départ de ces interrogations sur l’arbitrage. Ce lundi dans l’Equipe, l’ex-arbitre international Saïd Ennjimi admet une décision « un peu sévère », en vantant l’expérience de l’ancien joueur du PSG. « Il est légèrement bousculé dans le dos et tire bien avantage de sa position, mais je vois surtout son pied taper contre le tibia de Dembélé. »
Pour Eurosport, l’ancien arbitre de Ligue 1 Philippe Malige estime, lui, qu’à vitesse réelle le penalty « n’est pas discutable ». « Si le VAR n’est pas intervenu, c’est qu’il n’y pas d’erreur manifeste. Ensuite, il n’y a quasiment pas de contestation du clan français », explique-t-il. Sans refaire le match, peut-être qu’un coup d’oeil de M. Marciniak au moniteur lui aurait, tout de même, évité une décision un brin hâtive au regard de la situation réelle, qui mérite qu’on s’y arrête encore aujourd’hui…
Les deux autres penaltys en faveur des Bleus étaient-ils justifiés ?
L’un a sonné la révolte. Le deuxième a maintenu l’espoir. Les deux penaltys accordés à l’équipe de France ont permis au clan tricolore de continuer à y croire. Et cette fois, tout le monde ou presque s’accorde pour légitimer les décisions de Szymon Marciniak. Retenu par le bras et le maillot par Otamendi à la 79e minute, Randal Kolo Muani s’effondre dans la surface. Un penalty logique est accordé aux Bleus. Mais pas de carton rouge pour le défenseur argentin, pourtant en position de dernier défenseur. Une situation pas facile à trancher, d’autant plus à vitesse réelle, et à la distance encore à parcourir par l’attaquant de Francfort avant d’hypothétiquement venir tromper Martinez.
Le deuxième penalty, lui, est venu sanctionner l’Argentin Montiel d’une main évidente dans la surface, qui vient détourner la frappe de Mbappé. Sur le coup, difficile d’alimenter quelconque polémique.
Les Argentins ont-ils bénéficié d’une totale impunité ?
C’est, entre les lignes, l’idée émise par le sélectionneur tricolore. Même si l’impunité n’était pas totale, toujours est-il qu’au regard du tableau de match après la rencontre, les joueurs de l’Albiceleste ne doivent pas être mécontents. Entrés sur le terrain avec la ferme intention d’être dur sur l’homme, de s’imposer dans les duels, les coéquipiers de Lionel Messi ont, sur ce point, réussis leur coup. Auteurs de 26 fautes sur l’ensemble du match, pour cinq cartons jaunes, il a tout de même fallu attendre 45 minutes avant le premier avertissement pour le clan argentin, contre Enzo Fernandez. Rodrigo de Paul n’a pas eu droit à la biscotte, tout comme – plus invraisembable – Cristian Romero. Sa charge délibérée sur son coéquipier à Tottenham Hugo Lloris méritait au moins cela, sans compter le reste de son oeuvre.
« L’arbitre a beaucoup laissé jouer mais est-ce que ce n’est pas ce qu’on demande aux arbitres sur ce Mondial ? Bien sûr, il manque un ou deux cartons mais ce n’était pas une boucherie », défend Bruno Derrien pour Eurosport. Et que les Bleus n’aient pas non plus la mémoire trop courte : le gros tacle d’Adrien Rabiot sur De Paul à la 55e minute, qui lui a valu un carton jaune, aurait pu mériter également une sanction plus lourde…
L’arbitrage a-t-il pesé sur le résultat de la finale ?
C’est au final la seule question qui vaille après cette défaite au goût amer pour la France. Mais au vu des éléments exposés ci-dessus, difficile de dire que Szymon Marciniak a offert le titre suprême à l’Argentine, loin de là. Si beaucoup s’accordent sur l’absence regrettable de sanctions plus tôt dans le match, et des deux côtés, il n’en reste pas moins que l’officiel polonais a tant bien que mal tenu son match, qui n’a pas viré à la débâcle offerte par l’Albiceleste et les Oranje lors du quart de finale (16 cartons jaunes, un rouge). Sans tenir compte de la pression inhérente à une finale de la Coupe du monde. S’il aurait pu faire mieux, M. Marciniak n’a pas influencé le résultat, et c’est sans doute le plus important.
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